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08.03.2013 Sanaga-Maritime: De l’énergie solaire pour palier au manque d’électricité © Adeline TCHOUAKAK La société Schneider Electric vient de l’expérimenter à Pitti-gare, un petit village de l’arrondissement de la Dibamba chef-lieu Malimba dans le département de la Sanaga-maritime. C’est avec des chants de joie que les populations de Pitti-gare ont participé jeudi 7 mars 2013 à la cérémonie d’inauguration de la plaque solaire installée dans leur village. Un outil de salut selon le président du Comité de développement de Pitti-gare (Codepi), Njiki Binyet Emmanuel. «Le village faisait peur à partir de 18 heures parce que tout était noir. Il était en plus coupé de la ville à cause du manque de voies de communications et naturellement, on ne pouvait pas se développer». Il faut noter en passant que, de la route bitumée pour le village, il faut parcourir 12 kilomètres de piste entre les hautes herbes. Aujourd’hui, l’école, le dispensaire et les 80 foyers du village pourront profiter de l’électrification grâce au projet Bipbop (buiness innovation and people at the base of th pyramid) initié par Schneider Electric ; crée en 1936 en France (24 milliards Fcfa de chiffre d’Affaires en 2012). Selon les explications de René Ekoe, responsable du développement durable à Schneider Electric, il existe deux modes d’approvisionnement. La première consiste à acheter un package contenant une lampe et une batterie au prix de 10 000 Fcfa. Rechargée, cette lampe à Led (diode electro luminissante) de 5 kilowatt peut éclairer une pièce de 13 mètres pendant 48 heures. Chaque villageois devra débourser 150 Fcfa par recharge. La seconde option, c’est de se connecter directement au générateur d’énergie par câble souterrain. C’est le moyen par lequel l’école, le dispensaire et le moulin à écraser de Pitti-gare sont actuellement approvisionnés en énergie électrique. Cette méthode est conseillée aux gros consommateurs. L’argent issues des recharges à en croire René Ekoe, servira à l’entretien du matériel installé et à payer les personnes qui ont été formées dans le village pour cette tâche. Exode urbain Pour le préfet du département de la Sanaga-Maritime Jean Eddy Abate, cette initiative est d’une importance capitale dans la politique énergétique au Cameroun. En ce sens que «les énergies renouvelables préservent l’environnement». Et le site choisi pour cette première expérience au Cameroun contribuera à limiter l’exode urbain. Le président de Schneider Electric Jean Marc Darboux s’est dit impressionné par le dynamisme des populations de Pitti-gare, ses élites et notamment le comité de développement du village qui n’a pas soufflé une seconde jusqu’à la réalisation de ce projet. C’est le début a-t-il rassuré pour clore son propos, d’une longue aventure dans les villages du Cameroun encore électrifiés. Cette expérience s’est déjà faite dans d’autres villages d’autres pays d’Afrique pour palier au manque d’énergie électrique dans certains villages soit 16 000 000 foyers éléctrifiés. Des chiffres communiqués par Schneider Electric sur l’état de l’approvisionnement en Energie électrique en Afrique donnent froid dans le dos (plus de 600 millions de personnes vivent sans accès à l’électricité). Le directeur général pour l’Afrique centrale, Emile Mouloundou sonne d’ailleurs l’alerte pour le cas du Cameroun. Si d’ici 2030 rien n’est fait pour désengorger les métropoles urbaines et électrifier les zones rurales sans recours à la pollution, ils vont suffoquer. Adeline TCHOUAKAK De retour de Pitti-gare Source : Mutations |
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